A/REPUBLIQUE FRANCAISE. Buste coiffée du bonnet phrygien à gauche.
R/UN / DÉCIME / L'AN 5 dans une couronne de feuilles de chêne.
Bronze - 31.00 mm - 19,55g - G.187 - F.129/13
Ce régime est organisé par la Constitution de l'an III, votée par la Convention le 22 août 1795. Ses tenants désiraient conserver le nouvel état social né des principes de 1789, empêcher toute concentration du pouvoir et donc toute possibilité de dictature personnelle comparable à celle de Robespierre, défendre les places acquises, les biens – souvent considérables – et les vies des révolutionnaires nantis.
Le pouvoir législatif est confié à deux Conseils, les Cinq-Cents et les Anciens, élus au suffrage censitaire. De fait, les droits politiques sont réservés aux possédants. Tout électeur au premier degré doit être contribuable (le sixième environ des hommes en âge de voter), ce qui élimine les plus pauvres. Les électeurs au second degré, qui choisissent les députés, les administrateurs locaux, les juges, doivent avoir plus de vingt-cinq ans et justifier d'un revenu au moins égal à deux cents journées de travail. Ce régime censitaire, qui réduit le nombre d'électeurs au second degré à trente mille, établit donc le privilège de la fortune.
Les cinq Directeurs (Barras, Rewbell, Carnot, Letourneur et La Révellière-Lépeaux), comme la majorité des membres des Conseils, étaient des anciens conventionnels (une loi d’août 1795 stipulait que les deux tiers des nouveaux députés seraient obligatoirement pris parmi les anciens Conventionnels).